La détermination des propriétés des substances (expérimentations pathogénétiques)
La détermination des propriétés des traitements homéopathiques est effectuée par l'expérimentation des substances chez l'homme sain (expérimentation pathogénétique). Les effets provoqués sont répertoriés et, sur le principe de similitude, il est admis que les substances pourront en conséquence traiter les pathologies provoquant des symptômes similaires. Ces données constituent la Matière médicale homéopathique.
Ce mode de détermination et plus particulièrement la façon dont les expérimentations pose problème.
- Certains expérimentations ont été menées avec la substance non diluée (ou peu) et d'autres avec des dilutions infinitésimales. Comment peut-on tirer les mêmes conclusions avec ces deux modes d'expérimentations ?
De plus, comment peut-on étudier l'effet pathogénétique d'une dilution infinitésimale (par ex. : 30 CH) si justement la dilution infinitésimale est censé pouvoir lutter contre les symptômes entrainés par la substance non diluée ?
- La plupart de ces expérimentations, effectuées au 19e siècle n'ont pas été comparées à l'action d'un placébo, ce qui implique que parmi les symptômes répertoriés, on ne sait pas lesquels sont du ressort de la substance et lesquels le sont de l'effet placébo (ou plutôt nocébo). Il y a également le fait que lorsque l'on se met à l'écoute de son corps, indépendamment de l'effet placébo, on remarque des symptômes qui étaient préexistants mais auxquels on n'avait pas prêté attention.
L'importance du biais se mesure lorsque l'on étudie justement les expérimentations qui ont utilisés des placébos : il a été répertorié des centaines d'effets auprès des personnes n'ayant pris qu'un placébo et plusieurs ont même dû interrompre les essais à cause d'effets secondaires trop violents !
- Les tests ont souvent été effectués sur un nombre restreint de personnes, parfois une seule ! alors que les effets d'une substance peuvent varier sensiblement d'une personne à l'autre. Sans parler des effets du hasard qui peuvent faire que ce que la personne a ressenti a pu survenir au moment où elle expérimentait la substance, sans qu'il y ait de lien. Comment dans ce baser sur un cas unique pour extrapoler et baser le traitement de milliers de personnes sur ces informations ?
- Aujourd'hui toute étude scientifique, pour être prise au sérieux doit être effectuée dans certaines conditions.
Or les peu des expérimentations pathogénétiques respectent ne serait-ce l'un de ces critères et aucune leur ensemble !
D'ailleurs, la plupart du temps dans les cas où une substance a été réexpérimentée, les résultats obtenus ont souvent été très différents.
- L'homéopathie ayant pour principe que les traitements doivent être adaptés à chaque personne car ils peuvent avoir justement des effets différents et elle répertorie à ce propos différents « types » caractéristiques (basés sur des traits caractériels et morphologiques) qui seraient plus sensibles que d'autres à certaines substances. Malgré cela, il n'en a été tenu aucun compte pour les expérimentations : l'effet n'a pas été testé (et encore moins comparé) sur des sujets de type sensible.
- Pour certains « médicaments » homéopathiques il n'a même jamais été effectué d'expérimentation pathogénétique !
Comment donc faire confiance à une thérapeutique dont les fondements sont si peu fiables ?